king size de Stéphane Guérin

Création au Théâtre du ROND POINT à PARIS

King Size de Stéphane Guérin

KING SIZE de Stéphane Guérin

Créé en Octobre 2012 au Théâtre du ROND POINT

En tournée durant toute la Saison 2013/2014.

Création de LA TROUPE XXL du maelstrÖm Théâtre,
Texte de Stéphane Guérin; mise en scène : de Violaine Debarge assistée de Simon Capelle
Avec les 18 comédiens de la troupe XXL (cf liste ci-dessous)
Durée : 20 minutes

L'histoire de king size

La pré-histoire de king size pourrait être celle d'un coup de foudre d'abord, ou plutôt d'un éclair… Des mots1 fusent au cœur d'une nuit d'été Vosgienne sur le plateau du Théâtre du Peuple à Bussang. Et, d'un coup des dizaines d'étincelles allument nos oreilles. Avec les 13 comédiens de la troupe présents ce jour-là, spectateurs dans les rangs, entre nos rires, on se regarde, étourdis. Oui, le propos est violent, désespéré, mais ces phrases nous touchent, ce texte nous pique le visage comme une grêle de haute montagne …A l'entracte, on se précipite sur l'auteur de ce texte, Stéphane Guérin. Là, la préhistoire s'arrête. L'histoire commence…

king size

« des gens épuisés lavés perdus anéantis laminés par un système les illusions atomisées c'est ça king size. »

Stéphane Guérin.

Ce qui frappe au premier abord, c'est que king size est écrit et se lit comme un poème.
Des phrases courtes, rythmées, qui appellent une palpitation, l'envie de les prononcer tout haut, de les scander.
De les jubiler, et même de les chanter.
Une poésie chorale à 15 voix, à 15 corps.
Mais les mots, très vite le sens des mots parvient à nos esprits.
Hélas.
Parce que là, ça devient dégoûtant le sens de ces mots.
On s'aperçoit que c'est du dégueulis de gens-comme-nous, qui vivent comme-nous, qui mangent comme-nous, dans le même monde que nous…
Mais, on n'a pas envie de ça, nous.
Alors, on voudrait se détacher, se boucher les oreilles parce que ça fait crier quelque chose de sale, de salace en nous mais le flot continue de ces êtres qui vomissent leur malpropre.
Et ça en rajoute, ça en rajoute encore, tant et si bien que sans même qu'on l'aie souhaité, le rire survient. Un sursaut de Bien-pensance tente de nous empêcher de rire. Mais elle est giflée au vol par la justesse qui crie, par cette vérité merdique que nous explosent ces voix perdues, ces êtres qui n'ont plus qu'un corps vorace et souffrant à défaut d'une âme…
Une expiation.
king size, comme une fausse expiation.
Le dernier vomi d'une Humanité agonisante ?
Surgi du couvercle d'une tombe-poubelle en fer blanc
Un cri d'ordures
Dont le dernier, tout dernier mot pourtant
reste « amour »…

Violaine Debarge.

note d'intention

Pour moi, ce texte appelle un chœur de comédiens. Une mise en chœur avec beaucoup de « gens ». Des voix, des cris, des pas. Je vois des « gens » comme vous et moi, qui marchent, se croisent sans se regarder, courent à leurs petites affaires, soucieux, épris de leurs petits soucis de vie, traînant chacun « sa petite dépression » comme un panier à commission. A remplir d'urgence. De surgelés Picard à la sublime sauce Kebab et d'œufs Enfance-Surprise à gober. Sous plastique. Cannibales peut-être, mais propres sur soi, où même le sang, c'est du ketchup, étalé « en douceur »…

Au centre, un grand lit Ikéa où l'on tombe, où l'on chute, où l'on s'écroule, où l'on se vautre, où l'on baise, où l'on fait semblant de prier. Où l'on tue « pour de faux » comme dans les plus mauvaises séries Z. Pas d'accessoires, ou alors que des sachets plastiques…vides. Que chacun croit pleins.

Tous occupent le plateau en permanence. On s'épie…Un travail de déplacement chorégraphique les robotisera, les machinera, les statufiera. Recherche sur les postures : on veut paraître, mais on se coince…

Pour l'univers, celui de Rodrigo Garcia 1 est le premier qui m'est venu. Une scène de profusion de Supermarché ? Non, bien au contraire, le Vide pour exprimer le trop-plein de notre civilisation en pleine indigestion. Un univers glacial où personne ne s'arrête, que pour agiter ses petits intérêts, son petit sachet, sa petite poubelle.
J'ai pensé à Sarah Kane aussi pour le désespoir. Anéantis2, Purifiés, sont des textes qui vont nourrir aussi le travail. Car oui, ces êtres là sont bel et bien anéantis et sacrifiés.
J'irai peut-être puiser aussi dans l'esthétique de Quentin Tarantino, la stupidité des personnages, l'idiotie jusqu'au rire. La drôlerie du Comics, l'humour. « Le rire est le propre de l'homme », alors tant qu'il y aura l'humour…
Violaine Debarge.

Des spectacles de haute exigence artistique

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